Glu, par Irving Welsh

Bienvenu en Ecosse ! Enfin, à Edinbourg. Voici un petit roman (Environ 650 pages) qui décoiffe et sait se détacher du politiquement correcte. Rien d’étonnant à cela puisqu’il est écrit par l’auteur de Trainspotting.

Si le style brute et cru peut choquer au premier abord, il a le mérite d’immerger parfaitement le lecteur dans l’ambiance décatie et assez nocive de ces cités. En revanche, la construction du récit est remarquablement structurée : quatre vies, quatre futurs copains, filmées à quelques instants clé au fil des décennies ; filent ainsi à tout allure les seventies, les années quatre-vingts, quatre-vingt-dix, pour échouer début 2000 avec des trentenaires bien tassés. Au cours des ans, toujours l’alcool, la drogue (et ses évolutions), et le sexe dominant ces existences. Tout en autopsiant cette cité au travers de ces quatre corps, l’auteur nous offre aussi quatre destins, et nous brule les yeux par l’injustice de la mauvaise naissance, des petits trébuchages adolescents qui anéantissent une âme pas plus mauvaise que la voisine. Mais dans cette sombre brume écossaise, pleine de bagarres stériles, de lendemain de cuite, de baises sans amour ni lendemain (amateurs de romantisme, passez votre chemin), de piquouzes et de cachetons, de pintes et de cannettes, de fumées de fonds de pubs ou de hash, de plus ou moins bonne musique, il y a aussi et surtout une amitié indéfectible qui lie au-delà des épreuves et de la mort ces quatre potes. Une petite lueur d’espoir et d’humanité dans ce sinistre smog écossais.
Je ne vous promets pas un bon moment, ce ne serait pas honnête. Mais une « putain » de secousse, ça oui ! Et je le conseille vivement en VO aux anglophones de mon entourage qui pourront peut-être me confirmer la qualité de la traduction.

Et en clin d’œil, pour aller jusqu’au bout de mon exploration écossaise, je me suis refait Bravehart juste derrière. Et bien, ça n’était pas si hors sujet, j’y ai bien retrouvé quelques traits de caractère intemporel dans le côté bagarreur et frondeur de ces sacrés écossais !

Commentaires

  1. C'est vrai qu'un Braveheart s'imposait ! A lire le billet, les images de Trainspotting fleurissent dans mon esprit. Il faudrait que je le lise à l'occasion (pour le moment je redécouvre Arsene Lupin!).

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