Où il est question de l’exactitude caprine

Starlette est une chevrette pressée. À cinq mois et demi, Arthur, le bouc du lieu, succombait à ses charmes précoces. Et ce, malgré la prompte séparation orchestré par l’éleveur. Les deux tourtereaux ont simplement violé chacun deux clôtures pour trouver un parcours commun à leurs ébats. L’intervention manu militari de l’infortuné et essoufflé éleveur pour empêcher ce détournement de mineur doublé d’un inceste (et oui en prime c’est son père !) ne fût que pure perte. Quelques mois plus tard il n’était que trop évident que le doux ballon qu’arborait la petite Starlette n’était pas seulement dû à l’excellence de l’alimentation ni à la qualité intrinsèque du chêne vert quotidien.

Après de savants calculs pour retrouver la date de ces amours fautifs (je ne brille pas par l’organisation de mes notes et surestime trop souvent ma mémoire lacunaire) – calculs pour lesquels la participation du grand patron du présent blog fut loin d’être inutile – un jour J pu donc être déterminé. Il convenait en effet de suivre de prés la mise bas de l’ingénue (« qui ne l’était pas tant / au regard du profil / qu’un petit habitant / lui faisait sous le nombril »*) : Les naissances chez les adolescentes de cette engeance ne se passant pas toujours pour le mieux.

Rassurez vous donc, Starlette s’est débarrassée sans complication de son pesant fardeau. Comble de précision, le jour prévu : 5 mois jour pour jour, et quasiment heure pour heure. Comme la demoiselle était particulièrement pressée, elle n’a pas attendu sa seconde année pour mettre au monde des jumeaux : un petit gars colorié comme son papa et une crevette aux oreilles blanches comme maman quand elle était petite !


Trèves de plaisanteries : l’expérience n’est toutefois pas à recommander. Généralement, les chevrettes ne sont pas présentées au bouc avant leur septième mois. Les accouplements précoces peuvent entraîner divers problèmes aux mères comme aux petits. En outre la croissance de ces jeunes mères est cassée et elles restent petites.


Dernière minute : 15 jours plus tard les deux petits se portent fort bien et jouent, avec un peu d’avance, aux œufs de pâque (vous lisez bien : œuf et non agneau !!) en se planquant dans la montagne. Et maman peut toujours bêler !


* Clin d’œil à la chanson de Ronan Luce : « La Lettre ».

Commentaires

  1. Ils sont trop mignons, on en mangerait !

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  2. Comme ça tombe bien, c'est justement ce qui est prévu. Mais un peu de patience, c'est encore un peu maigre à ce stade.

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  3. Une bonne bouffée d'air de la ferme ,j'adore!
    Belle histoire d'amour qui finit bien ! Ils sont vraiment trop mignons ses petits jumeaux !!
    J'aime un peu moins le mec qui veut les manger ! XD Martine

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