Vive la pluie !




À cette saison, c'est plus calme, elles sont un peu moins nombreuses qu’en début d’été (au total, à peine un petit million contre deux ou trois millions au moment de la récolte (1)).
Elles sont soignées contre le varroa (2), barricadé contre les petits visiteurs mal intentionnés qui voudraient piller leurs réserves et surtout nourries en vue de la morte saison ; et suffisamment je l’espère. Reste quelques kilos de miel à distribuer et je pourrais les oublier (est-ce possible ?) jusqu’à la fin de l’hiver.
Car si la belle saison m’a offert une assez belle récolte (merci les filles !), l’automne n’a pas du tout été favorable aux abeilles cévenoles : pas d’eau, pas d’eau et encore pas d’eau. Donc pas de fleurs, pas de fleurs et toujours pas de fleurs. Après l'habituelle sécheresse estivale, impossible pour mes petites bourdonneuses reprendre le boulot : butiner leurs habituelles floraisons automnales et de constituer elle-même leurs provisions hivernales. Et sans réserve, c’est la famine, la mort probable de la colonie avant la fin de l’hiver et le retour des premières ressources mellifères. Il m’a donc fallu nourrir ; et en masse !
Et durant toute cette tardive sécheresse, on me serinait à la radio « l’exceptionnel beau temps de l’automne ». J’enrageais.
Si la météo fût néfaste pour les abeilles, elle le fût également pour l’ensemble de la « paysannerie » : pas d’eau en automne, et se sont également les pâtures qui ne reverdissent pas et les bergers qui galèrent. A ma modeste échelle, j’en ai fait les frais : chèvres nourries au foin pour tenter de limiter les échappées (c’est coûteux, mais la paix n’a pas de prix !). Et évidemment, les sources qui tarissent : et non tout le monde n’a pas l’eau de la ville ! Il faut croire que les prévisions météo n’ont pour public et objectif que les touristes et autres baigneurs égarés dans nos contrés. Il est vrai que je suis un intarissable râleur associable. Mais tout de même un peu de pudeur sous la chaleur, please !

L’ironie de la situation, c’est qu’en général, la période de sécheresse prend fin avec un de ces fameux et bientôt célèbre « épisode cévenol » : un splendide déluge, qui ravage tout sur son chemin, emporte murs et bancels (3) et inonde les maisons, même dans nos régions montagneuses ! Décidemment, jamais content et toujours à râler ces paysans ! (4).

1 : chiffres très approximatifs, j’admets bien volontiers ne pas avoir recompté : en théorie une colonie compte suivant son stade de développement entre 20 000 et 80 000 individus.

2 : le varroa est un petit acarien parasite de l’abeille, originaire d'Asie, introduit depuis seulement quelques dizaines d’année en France, présent dans toutes les ruches, et entrainant, sans soins adéquat, un déclin inéducable des colonies, l’abeille européenne (ou domestique) ne s’étant pas encore adapté à ce parasite.

3 : mot cévenol pour terrasse de culture.

4 : pas cette année semble-t’il. Ouf !

Commentaires

  1. Ici c'est un juste milieu : un grand soleil et des déluges sans nuages. Du soleil et de la pluie, je devrais me mettre à l'apiculture anglaise !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés